EDITO

La frustration est source de combativité ! Frustrés de voir leurs écrans envahis par des films étrangers, bien des peuples d’Afrique s’érigèrent pour leur libération. Ce fut le cas, il y a 54 ans au Burkina Faso, où des férus de cinéma surent refuser en disant « non à l’envahisseur néocolonial du grand écran ».
L’enjeu d’un tel refus, étant simplement d’inverser cette tendance manipulatrice et dominatrice d’images venues d’ailleurs. Faire front commun en prenant les devants de la lutte de libération, fut le mot d’ordre. Dès lors, naquit dans les esprits la vision créatrice du FESAPCO. Bâti sur un socle de résilience, d’engagement et de détermination, le FESPACO traversa les décennies, non pas sans défis, en conquérant
les coeurs des hommes de cinéma, des hommes politiques et des populations passionnées d’images produites par la grande et de la petite Afrique !
Face aux défis de l’heure, tels que les crises sécuritaires, sanitaires et humanitaires, l’héritage du militantisme, de la combativité et de la ténacité, demeure. Au finish, le FESPACO ne repose-t-il pas lui même sur de telles valeurs? Disons-le tout net, c’est véritablement ce socle axiologique qui engendre la régularité et la durabilité de la biennale du cinéma africain. Renforcée en cela par
l’intégrité, puissant ingrédient de crédibilité auprès de l’Etat burkinabè, des partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Dans la tempête où naissent et disparaissent bien des festivals, seuls résistent ceux qui savent garder leurs regards bien fixés sur des valeurs qui font sens. Le FESPACO 2023 à travers le thème « Cinémas d’Afrique et culture de la paix » ne dit pas autre chose, relativement aux contenus des productions filmiques africaines.