FESPACO 2023 : Des Festivaliers étrangers félicitent la tenue de l’évènement

Après une cérémonie d’ouverture mémorable de la 28e édition du FESPACO ce 25 février 2023 à
Ouagadougou, nous avons approché quelques festivaliers venus au Burkina Faso pour la circonstance. Pierre Domont est belge et il est à sa 18e participation au FESPACO. Pour lui, tenir un Festival en occurrence le FESPACO malgré les difficultés de l’organisation c’est un signal fort ‘’parce que ça permet de montrer au monde entier qu’on ne baisse pas les bras, qu’on veut lutter, qu’on veut montrer que le
pays va continuer à se battre et la culture est un bon vecteur de lutte’’.
Quant à LIZA FOUDA, originaire du Cameroun et travaillant pour le Festival Ecrans Noirs, ce qui motive de venir au FESPACO c’est ce rappel du côté de l’art qui est mis en avant au FESPACO dont on ne se rassasie pas parce que tout est tellement beau tout est tellement bien fait. Elle est à sa deuxième participation du
FESPACO.

EDITO

La frustration est source de combativité ! Frustrés de voir leurs écrans envahis par des films étrangers, bien des peuples d’Afrique s’érigèrent pour leur libération. Ce fut le cas, il y a 54 ans au Burkina Faso, où des férus de cinéma surent refuser en disant « non à l’envahisseur néocolonial du grand écran ».
L’enjeu d’un tel refus, étant simplement d’inverser cette tendance manipulatrice et dominatrice d’images venues d’ailleurs. Faire front commun en prenant les devants de la lutte de libération, fut le mot d’ordre. Dès lors, naquit dans les esprits la vision créatrice du FESAPCO. Bâti sur un socle de résilience, d’engagement et de détermination, le FESPACO traversa les décennies, non pas sans défis, en conquérant
les coeurs des hommes de cinéma, des hommes politiques et des populations passionnées d’images produites par la grande et de la petite Afrique !
Face aux défis de l’heure, tels que les crises sécuritaires, sanitaires et humanitaires, l’héritage du militantisme, de la combativité et de la ténacité, demeure. Au finish, le FESPACO ne repose-t-il pas lui même sur de telles valeurs? Disons-le tout net, c’est véritablement ce socle axiologique qui engendre la régularité et la durabilité de la biennale du cinéma africain. Renforcée en cela par
l’intégrité, puissant ingrédient de crédibilité auprès de l’Etat burkinabè, des partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Dans la tempête où naissent et disparaissent bien des festivals, seuls résistent ceux qui savent garder leurs regards bien fixés sur des valeurs qui font sens. Le FESPACO 2023 à travers le thème « Cinémas d’Afrique et culture de la paix » ne dit pas autre chose, relativement aux contenus des productions filmiques africaines.

Celebrities Days

Les sommités du cinéma Africain et de la diaspora se sont une fois de plus retrouvées au cours d’une soirée où toute la lumière a été projetée sur nos célébrités. C’est l’esplanade de la mairie de Ouagadougou qui a accueilli ces stars venues d’horizons divers. Cocktail dînatoire, prestations artistiques, allocutions et surtout la remise de distinctions ont marqué l’événement. Cette quatrième édition des Celebrities Days était l’occasion pour le comité d’organisation de rendre hommage aux femmes du monde du cinéma selon la promotrice Georgette Paré. Les femmes étaient à l’honneur ; comme invitée d’honneur, invitée spéciale et Marraine ; respectivement de Fatoumata Diawara, Honorable Aïchata Haïdara Cissé du Mali et Alimata Salamberé, anciene ministre en charge de la culture du Burkina Faso. Elles étaient également nombreuses comme Guest Stars : Appoline Traoré, Mouna N’Diaye, Fanta Régina Nacro, Assétou Koné et bien d’autres. Les femmes ont été simplement magnifiées.

FESPACO 2023: une délégation de la CEDEAO en visite au MICA

Une délégation de la CEDEAO, un des partenaires du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), s’est rendue au sein du Marché international du cinéma et de l’audiovisuel africain (MICA), où elle a visité le stand le stand de ladite commission. C’était ce 26 février 2023.

Depuis 1993, la CEDEAO accompagne le FESPACO. Et en cette 28e édition de la biennale du cinéma, nous avons tenu à renouveler notre soutien et accompagnement. Aussi cette visite vise à soutenir l’État burkinabè dans sa décision de maintenir cette édition, malgré le contexte difficile que le pays traverse. C’est en tout cas ce que nous a confié la responsable de la délégation, Professeur Fatou SOW SARR,
Commissaire en charge du Développement Humain et des Affaires Sociales de la Commission de la CEDEAO, accompagnée du représentant résident de la CEDEAO au Burkina Faso.
Le FESPACO, pour elle, est devenu un événement d’envergure mondiale vers lequel tout le monde entier. “C’est donc une joie pour nous de voir que malgré tout, il y a une grande affluence. À chaque fois que le Festival a eu lieu, le Burkina a toujours maintenu la flamme. Et nous sommes convaincu qu’il en sera de même pour cette 28e édition.
À noter que les quatre prix octroyés à la 27ème édition, notamment le Prix de la meilleure réalisatrice
de cinéma doté de 10 millions de FCFA, le Prix de l’intégration, d’une valeur de 15 millions de FCFA, le Prix spécial du meilleur plus jeune réalisateur de film d’école (2.000.000 de FCFA) et le prix spécial du meilleur plus jeune comédien ou comédienne (1.000.000 FCFA), sont reconduits à cette édition.

LE FILM DU FILM D’OUVERTURE :
« Bravo, Burkina ! »

‘’Si j’ai voulu le titre du film « Bravo, Burkina ! » c’est pour que partout où on entendra Bravo ! qu’on pense au Burkina’’, a laissé entendre le réalisateur Nigérian Walé Oyéjidé.

«Bravo, Burkina ! », film en catégorie hors compétition, présente un garçon Burkinabè du nom de Aimé, qui fuit son village et émigre en Italie pour travailler. Désillusionné plus tard, hanté par les souvenirs de sa tendre enfance et dans le chagrin, il retourne chez lui. Toutefois, c’est sans compter avec l’irréversibilité du temps, il trouve ra sa mère sans son père qui l’a quittée après de longs moments d’espoir de le revoir. Quand il lui vient à l’esprit de retrouver sa copine d’enfance, il réalise que celle-ci est bien dans une vie de couple avec un enfant.
Tout est quasiment en fonte autour du jeune homme. Malgré tout, il se résout à rester chez lui avec la conviction désormais qu’il n’y a pas meilleur endroit de vie que chez soi. Ce courage lui a valu et au Burkina entier, ‘’Bravo, Burkina !’’. 64 minutes ont suffi à Walé Oyéjidé, le réalisateur, d’illustrer le contraste entre une vie illusoire, triste et dévastatrice d’un jeune immigré et celle originale, humaine et éprise de dignité.

FEPACI: « Finyè » de Souleymane Cissé projeté dans le cadre du FESPACO classics

“Mon désir le plus ardent est de parvenir à réaliser la suite de mon film car il faut une suite à cette histoire. Et si je n’y parviens pas, que mes enfants puissent le faire”, foi de Souleymane Cissé, réalisateur malien du long-métrage « Finyè », à l’occasion de la projection au sein de la salle de ciné Burkina ce dimanche 26 février 2023.

Bah, jeune étudiant, est le petit-fils de Kansaye, un descendant des grands chefs traditionnels de la région. Il est l’ami de Batrou qui, elle, est la fille d’un des représentants du nouveau pouvoir. Bah et Batrou appartiennent à une génération qui rejette l’ordre établi, la société de leurs pères, sans bien savoir quoi mettre à la place. La falsification des résultats des examens sera l’étincelle qui déclenchera la
confrontation avec les autorités. La répression voulue et organisée par le gouverneur Sangaré, exacerbera encore le mécontentement des jeunes étudiants…
L’idée derrière cette série de projection, en collaboration avec le Festival panafricain du cinéma et de la télévision, c’est de restaurer un certain nombre de films d’auteur africains d’importance historique. C’est du moins ce qu’a signifié Aboubakar Sanogo, Secrétaire régional de la FEPACI, pour l’Amérique du
Nord. Cette restauration des films d’auteur africains répond au projet « Archives » de la FEPACI.
Au total, cinquante films africains sont concernés par le présent projet. Et à en croire monsieur Sanogo, le projet a été lancé lors du FESPACO 2017, et constitue le moment idéal pour faire voire ces films aux festivaliers qui viennent du monde entier.

Cérémonie de libation : une tradition respectée, 2 statues dévoilées

Les cinéastes africains et de la diaspora ont, une fois encore, honorer les professionnels du 7e art

La traditionnelle cérémonie de libation a eu lieu hier dimanche 26 février dans la matinée à la place
des cinéastes. Et comme à l’accoutumée, les festivaliers n’ont pas marchandé leur participation aux côtés de leurs pairs et autorités burkinabè dont le ministre en charge de la culture. Ils ont ensuite assisté à la découverte de la statue de Oumarou Ganda premier Étalon d’or. Elle a été dévoilée sur l’avenue de la colonne des étalons. Cap a été ensuite mis sur le siège du FESPACO où une autre statue a été dévoilée.
Il s’agit cette fois-ci du buste de l’emblématique homme à la pipe du FESPACO et pionnier du festival, Sembène Ousmane dont les cinéastes commémorent le centenaire au cours de cette 28e édition. Le Burkina Faso vient de rendre ainsi un hommage à un grand panafricain a précisé le ministre de la communication Jean Emmanuel Ouédraogo. C’était en présence de Alain Sembène, le fils de Sembene Ousmane, qui n’a pas manqué de montrer sa gratitude au peuple burkinabè. Il a précisé que son père était un grand amoureux du FESPACO.
La cérémonie de libation a une fois de plus sacrifié à la tradition en faisant deux fois le tour du rond-point de la place des cinéastes main dans la main, formant ainsi un grand cercle en chaîne humaine.

Stay Up

Synopsis

Stay Up suit la danseuse malienne Mariam Doumbia qui raconte sa vie à travers la danse et se prépare pour sa dernière représentation dans une école de danse à Ouagadougou. Pour Miriam, fuir le Mali et émigrer au Burkina Faso lui a donné la possibilité de commencer une nouvelle vie et de guérir des traumatismes subis dans son pays, où sa famille compte sur elle pour sa propre survie. Aujourd’hui, Mariam est une jeune femme confiante et exubérante sur le point de devenir mère. Elle réfléchit aux traumatismes de sa propre enfance au Mali, où elle a subi des abus sexuels répétés pendant son enfance et son adolescence. Grâce à la danse, Mariam a trouvé la résilience nécessaire pour se construire une nouvelle vie.

Biofilmographie

Après des études de dramaturgie à l’Université de Ouagadougou, Aissata OUARMA se tourne vers le cinéma et se forme sur de nombreux plateaux de tournage. En 2010, elle remporte le prix du meilleur scénario au Festival Ciné Droit Libre au Burkina Faso avec son projet de film « Le silence des autres ». Elle a participé à des résidences d’écriture au Burkina Faso, au Sénégal, en Allemagne, en France et en Suisse avant de s’inscrire à l’Institut supérieur de l’image et du son pour un master en documentaire de création. Son film de fin d’études a remporté plusieurs prix, dont celui du meilleur film documentaire des écoles africaines de cinéma en 2015. En 2016, elle a obtenu une bourse pour une résidence d’écriture à l’école d’été de « La Fémis » à Paris. Elle a réalisé son premier moyen métrage en 2017 avec une production française.