Le 20e MICA a ouvert ses portes

Le MICA a installé cette année ses valises au siège du FESPACO. Ce cadre de promotion du cinéma africain, et d’échanges entre les producteurs, distributeurs, porteurs de projets et diffuseurs pendant le FESPACO apporte des innovations. Le MICA 2021 fait désormais partie de la section professionnelle du FESPACO appelée FESPACO PRO qui comprend, outre le MICA, les Ateliers Yennenga, le Yennenga Liboni et le Yennenga Connexion. Le FESPACO PRO vise à soutenir tous les maillons de la fabrication cinématographique. Il est ouvert aux producteurs et distributeurs de films, aux opérateurs de plateformes de streaming, aux télédiffuseurs, aux festivals de films africains, aux institutions et organismes nationaux, régionaux et internationaux de financement du cinéma africain, aux mécanismes d’aide à la création et à la coproduction. Pour la directrice du MICA 2021 Adjaratou Bancé, c’est une occasion que le FESPACO donne aux professionnels du cinéma et l’audiovisuel africain, de mener des réflexions autour des différents métiers du cinéma et de l’audiovisuel. Le MICA permet la mise en relation les acheteurs internationaux et les vendeurs d’’œuvres cinématographiques et audiovisuelles africaines. Au-delà des rencontres d’affaires, le MICA accueillera jusqu’au 22 octobre des ateliers, des tables rondes, des masters class et un colloque international portant sur le thème même de cette édition du FESPACO.

Boureima PASSERE

Cérémonie de libation et dévoilage de la statue de Alain GOMIS.

Trois fois le tour du monument des cinéastes et une minute de silence à la mémoire des disparus. Si « les morts ne sont pas morts » où sont-ils alors ?

Cinéastes, comédiens, professionnels du 7ème art et les plus hautes autorités en charge de la culture du Burkina Faso et du Sénégal, pays invité d’honneur ont sacrifié à la traditionnelle cérémonie de libation.

Cette cérémonie se tient toujours au 2eme jour du FESPACO à la place des cinéastes pour rendre hommage aux professionnels du cinéma disparus. Ils ont disparu physiquement mais ils sont dans nos coeurs, dans nos esprits car les morts sont dans l’eau qui coule, dans le vent qui souffle. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas les oublier. Cette année, la cérémonie s’est voulue simple et a montré toute la profondeur et la chaleur de l’acte. Le Secrétaire Général de la FEPACI Cheick Oumar Sissoko au cours de son allocution a versé de l’eau au sol, symbole en Afrique pour rendre hommage aux morts. Pour lui la symbolique est vieille comme le monde car depuis des millénaires chaque société à une manière à elle de rendre hommage aux morts. C’est une manière de demander aux ancêtres de bien accueillir nos devanciers. Il a ajouté que la symbolique de la cérémonie de libation c’est aussi de montrer à tous ceux qui sont encore là qu’ils ne seront jamais oubliés de même que leurs oeuvres et leurs images. Main dans la main, cinéastes et professionnels du cinéma de l’Afrique et leurs pairs venus des autres contrées du monde ont fait trois fois le tour du monument des cinéastes. Une minute de silence a été également respectée en leur mémoire. Cette cérémonie a été suivie du dévoilage de la statue de Alain Gomis double Etalon d’or du FESPACO en 2013 et en 2017. Sa statue trône désormais dans la colonne des Etalons. Le dévoilage a été fait en présence de la Ministre Burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme et du pays invité d’honneur.

 

Tibiafouba MADIEGA

Le Sénégal pays invité d’honneur aligne 14 films en compétition officielle.

Le pays de la Téranga est l’invité d’honneur de la 27e édition du FESPACO. Un choix non fortuit qui est expliqué par la ministre en charge de la Culture burkinabè, Dr Elise Fonyama Ilboudo/ Thiombiano par plusieurs raisons. « Les relations séculaires qui existent entre les deux Etats, la volonté de mettre en lumière le dynamisme de l’industrie sénégalaise du cinéma et de l’audiovisuel, le partage d’expériences et les accords culturels de coopération et de coproduction qui lient les deux Etats. L’exemplarité du Sénégal dans le domaine de l’industrie du cinéma africain qui déploie des initiatives positives pour le développement du cinéma. », cette explication a été donnée à Dakar lors de la conférence de presse du 29 juin dernier à l’occasion du lancement officiel de la 27e FESPACO. Le Sénégal a 14 films figurant dans les différentes catégories de la compétition officielle de la présente édition.

  • Deux films en Documentaire long métrage
  • Quatre films en Courts métrages fictions et documentaires
  • Un film en Films d’animation
  • Quatre films en Films des écoles africaines
  • Trois films en Séries télé

Pour rappel, le cinéma sénégalais est produit au Sénégal. Il est considéré comme l’un des plus anciens et des plus dynamiques d’Afrique, les films issus de cette industrie étant régulièrement récompensés au sein de festivals africains et internationaux, notamment européens. Le premier film sénégalais date de 1955, le Sénégal n’a donc pas attendu la décolonisation pour créer des films et c’est particulièrement entre les années 1960 et 1980 que le cinéma sénégalais va se donner l’image d’un cinéma riche. L’industrie cinématographique sénégalaise est en pleine renaissance depuis une dizaine d’années.

Rue marchande, les voyants sont au vert …

Le FSPACO délocalise la rue marchande, sur le site de l’ancien camp fonctionnaire en face de la cathédrale de Ouagadougou, côté Sud de la place des Cinéastes. Coté préparatifs, tout est fin prêt : Erigée sur une superficie d’environ 1ha, les stands sont déjà dressés et n’attendent

Plus que les exposants. C’est cet espace qui sert depuis quelques jours de bureau de travail à Issouf OUEDRAGO, le responsable de l’aménagement de la rue marchande du FESPACO et Vice-président de la Commission infrastructure et équipement. La commission infrastructure et équipement est dirigée par Patrice B. DIALLO. Elle s’occupe de tout ce qui est infrastructure, logistique et matériel pour l’organisation du FESPACO. Elle est subdivisée en trois sous-commissions qui sont :

– la sous-commission énergie, qui s’occupe de tout ce qui est installation, projection, branchement au niveau des salles de cinéma.

– la sous-commission hygiène, embellissement et nettoyage.

– la sous-commission exposition qui gère les différents exposants notamment, les tenanciers de maquis, les exposants, commerçants, artisans et divers stands.

Cette année, la commission espère pouvoir dégager 20 maquis et 180 stands d’exposition. Dans les 180 stands, une vingtaine est attribuée aux partenaires du FESPACO et les 160 affectés à différents exposants qui ont soumis des demandes dans ce sens. Les partenaires eux, n’exposent pas. Ils viennent pour vendre l’image de leur institution respective. Parmi ces partenaires, il y a la LONAB qui a décidé d’installer sur la rue marchande un car podium qui animera permanemment jusqu’à ce que les nuits musicales commencent. La LONAB dispose de deux stands dont un au niveau de la rue marchande et un deuxième dans la cour du FESPACO. La question de l’hygiène est confiée à une équipe de la mairie. C’est la commission nettoyage, embellissement et hygiène. C’est grâce à cette commission que nous arrivons à tenir propres nos lieux d’expositions. Les poubelles sont prévues et seront installer aussi bien à la rue marchande, à la place de la nation et dans la cour du FESPACO. Pour l’aspect sanitaire dans le cadre de la Covid-19, on va essayer tant bien que mal de respecter réellement les mesures barrières indiquées par les autorités burkinabè.

7 Salles projetteront 239 films en 8 jours et nuits

 

Le dispositif fin prêt Les salles de la 27e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) Le ciné Burkina qui recevra le film d’ouverture « Atlantique »de Mati Diop, est en train de se refaire une peau neuve. Elle ouvre ses portes cette nuit pour le film inaugural. Sept salles officielles diffuseront plus 230 films venus de plus de 50 pays. Au niveau des deux salles Canal Olympia Yennenga Ouaga 2000 et Canal Olympia Idrissa Ouédraogo, Lassane Badiel, directeur technique desdites salles, se dit prêt pour accueillir les films du FESPACO. Du 17 au 23 octobre, les deux salles seront disponibles pour la diffusion des films en DVD, MP4 ou encore DCP. C’est le film de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania «L’homme qui a vendu sa peau » qui ouvrira le bal des projections le 17 octobre du côté de Canal Olympia Ouaga 2000. Les deux salles accueilleront également les soirées spéciales. Notamment la Nuit des séries africaines le Jeudi 21 octobre et surtout la remise du prix Thomas Sankara le vendredi 22 octobre 2021 à 20h. La gestionnaire du ciné Burkina et directrice de Kanazoé Services, Zalissa Compaoré, se dit rassurante ; « Ce n’est pas une réhabilitation de la salle, le dispositif est fin prêt depuis, pour diffuser les films et accueillir les cinéphiles » affirme- t-elle. Idem du côté du Ciné Neerwaya, l’une des plus emblématiques salles du Burkina. Selon Yacouba Kabré, il n’y a aucun souci à se faire, car le matériel a été renforcé et remplacé par endroit. Les salles de l’institut Français de Ouagadougou accueilleront les projections presse, la section perspective (Grand Méliès), les courts-métrages (Petits Méliès). Les rencontres documentaires se feront à la Rotonde. Quelques retouches de peinture pour embellir le cadre d’accueil, mais l’ensemble du dispositif son, lumière, audiovisuel, back line etc. est opérationnel à en croire les techniciens. Cela confirme donc, de manière générale, les propos de la Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, Dr Elise Foniyama Ilboudo/ Thiombiano lors de sa tournée des salles le 22 septembre dernier ; « …Je trouve qu’ils ont un matériel bien adapté. Les salles sont bien équipées et ils sont prêts ! »

Film d’ouverture

Le Ciné Burkina comme à l’accoutumé ouvrira ses portes pour accueillir les premiers cinéphiles de la biennale. La première projection de ce FESPACO sera précédée de la traditionnelle cérémonie de présentation du Jury officiel fiction Long métrage, présidé par Abderrahmane Sissako (Réalisateur, scénariste, producteur mauritanien, Etalon d’Or de Yennenga en 2003 avec son film « En attendant le bonheur », puis suivra la première projection de cette 27è édition. « Atlantique » qui sera le premier film à cette biennale du FESPACO, est sortie en 2019. Il a reçu le Grand Prix de la Compétition Officielle du Festival de Cannes. C’est un long métrage de fiction de 105 mn en langue Wolof et sous-titré en Français, tourné dans une banlieue populaire de Dakar. Le film traite d’ouvriers sans salaire ont décidé de quitter le pays par la mer pour aller trouver une vie meilleure de l’autre côté. Parmi eux, Souleymane, qui laisse derrière lui celle qu’il aime, Ada, promise à un autre homme. Un drame arrive après son départ ; un incendie dévaste la fête de mariage d’Ada et une mystérieuse fièvre s’empare des filles du quartier. Une grande enquête est lancée autour d’un grand imbroglio teinté de vengeance pour certains. Née d’une mère française et d’un père sénégalais et célèbre musicien Wasis Diop, Mati Diop a grandi à Paris et le cinéma a toujours été sa véritable passion. Elle a réalisé plusieurs courts et moyen-métrages qui ont été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals internationaux en l’occurrence le festival de Toronto, celui de Rotterdam ou encore la Mostra de Venise. Des films comme « Mille Soleils » (2013), « Big in Vietnam », « Snow Canon » (2010) ont glané de nombreuses récompenses à travers la planète.

MOT DE LA PRESIDENTE DU CNO

Mme Alizata DABIRE/SAWADOGO

L’Afrique et le monde ont les yeux rivés sur Ouagadougou, la capitale du cinéma et de l’audiovisuel africains, qui nous réunit pour la 27e session de la biennale des cinémas de l’Afrique et de sa Diaspora. Après plus de cinq décennies au service de la promotion des oeuvres filmiques, le FESPACO 2021, j’en suis convaincue, ne dérogera pas à sa mission ! Mieux l’accent sera toujours mis sur des efforts organisationnels visant à la qualité et au professionnalisme. En ce sens, pour atteindre le beau et le vrai, les bras ne restent pas et ne resteront jamais croisés, dans cette communauté artistique où la créativité et l’originalité sont reines. Vous pouvez constater avec moi que le crû de la présente édition, offre des gages de sortie des entiers battus. Ce faisant, c’est l’art tout court qui s’en trouve honoré et valorisé. Il ne saurait en être autrement face à nos créateurs pétris de talents, de par l’ingéniosité des approches et les écritures innovantes et enrichissantes, apportées à notre cinématographie. C’est l’Afrique de la création qui gagne, augurant ainsi des lendemains, on ne peut plus, enchanteurs. Notre FESPACO en est conscient, aussi, va-t-il continuellement capitaliser sur cette bonne graine en ajoutant de la terre, de la plus-value à la terre organisationnelle de ce prestigieux festival. C’est bien ce que nous vous réservons pour la présente édition où nous avons mis du coeur afin de réussir la programmation, le marché du film, les rencontres professionnelles sans oublier votre accueil. Tout en vous souhaitant un magnifique séjour, je vous exhorte à converger vers les salles de cinéma, afin de vous offrir des moments cinématographiques uniques et magiques ! Je vous souhaite un bon festival.

« Des points de dépistage rapide COVID-19 seront érigés »

Le thème de cette édition lui-même est révélateur de la détermination de toute une communauté nationale et internationale à tenir cette biennale dans ce contexte si particulier: « Cinémas d’Afrique et de la diaspora nouveaux regards nouveaux défis ». Le pays des hommes intègres a toujours su et pu se dresser contre toutes les forces qui essaient de le ployer. Déjà qu’en 2019, le défi sécuritaire était présent et se montrait pressant et qu’en dépit de cela, le comité national d’organisation avait réussi à tenir le cinquantenaire du FESPACO, c’est avec le même espoir et la même détermination que les organisateurs de la 27e édition travaillent pour la réussite de l’évènement. D’impressionnants dispositifs de sécurité à tous les niveaux et sites du FESPACO sont visibles sans oublié ce qui ne peut être visible du citoyen lambda. Le colonel OUEDRAOGO, président de la commission sécurité se veut rassurant. « Nous avons acquis le matériel nécessaire pour la mission, nous sommes fin prêts a-t-il lancé » avant d’égrener le chapelet des mesures de sécurité qui seront de mises. Des barrages seront érigés et des fouilles seront faites. Cela pourrait créer de la frustration chez certaines personnes. Notre seul objectif cependant est de garantir aux festivaliers une sécurité afin qu’ils jouissent de cette commémoration festive. Il donne des conseils pratiques : « Eviter de porter sur soi ou d’avoir par devers soi des objets de valeurs (bijoux en or et autres) sur les sites du festival, il faut juste se soumettre aux consignes de sécurité ». Parallèlement aux préoccupations sécuritaires, le Dr. OUEDRAOGO de la commission santé, quant à lui, invite tout le monde au respect des mesures barrières. Si le respect de la distanciation se voudrait dans la pratique être quasi difficile, il reste que le port du masque, (obligatoire pour tous sur tous les sites du festival) ainsi que le lavage des mains avec l’usage du gel hydro alcoolique, viendraient à parer aux éventualités. Il ajoute que, la vaccination contre la Covid19 est fortement recommandée et des postes pour le dépistage rapide seront érigés pour l’occasion.

 

FESPACO NEWS 2021

Cérémonie d’ouverture : « Nous allons proposer un spectacle digne du FESPACO »

Les premiers acteurs de cette cérémonie « les artistes-musiciens, chanteurs danseurs et chorégraphes sont dans les starting blocks. Le chorégraphe en chef du spectacle, en l’occurrence Serge Aimé Coulibaly, s’est confié à nous avant l’heure : « Nous avons voulu innover pour que techniquement et artistiquement tout soit en adéquation et ainsi proposer un spectacle digne du FESPACO » Cette création chorégraphique intitulée « YENNEGA LEGACY » qui signifie l’héritage de YENNEGA*, est un hommage à YENNEGA et ses valeurs transmises. YENNEGA LEGACY est en quelque sorte un hymne à la résilience comme nous l’a laissé entendre Serge Aimé Couibaly. Sur ce projet, ce sont 80 chorégraphes, acrobates ,10 comédiens de cinéma, et de théâtre ainsi que des personnalités de renoms comme Iron Biby, sans compter les techniciens de son et de lumière qui ont collaboré pour produire ce spectacle unique. Pour le président de la commission communication évènementielle, Evariste Combari, cette cérémonie est une fête qui se fera en présence du président du Faso et devra donc être ponctué de certaines règles en matière de solennité et de respect du protocole. Pour ce dernier point une réunion a eu lieu avec le protocole d’état. Les autres artistes de renom tel que Didier Awadi, Baba Mal Smokey, Malika la Slameuse etc. sont également dans les loges et n’attendent plus que le public et les festivaliers pour le clap de départ.

 

FESPACO NEWS 2021

MAMI WATTA

Dans le village d’Iyi, les villageois vénèrent la divinité sirène MAMI WATA et se tournent vers leur guérisseuse MAMA EFE, l’intermédiaire entre eux et Mami Wata, ainsi que la fille de Mama Efe, ZINWE, et sa protégée, PRISCA. Lorsque les enfants commencent à mourir et à disparaître, JABI, un habitant de la région, sème le doute dans la population, tandis que Zinwe s’enfuit, poussée par sa propre angoisse. Bientôt, l’arrivée d’un seigneur de guerre rebelle, JASPER, fait pencher la balance en faveur de Jabi. Mama Efe est assassinée et Jasper en profite pour prendre le contrôle du village, tandis que Prisca et Zinwe doivent comploter pour sauver Iyi et restaurer la gloire de Mami Wata à Iyi.